Interviews – GP Inside https://www.gp-inside.com Le MotoGP à toute vitesse ! Thu, 24 Nov 2022 15:42:52 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.1.4 « J’ai vécu toutes les émotions » – MERCI JULES ! https://www.gp-inside.com/jai-vecu-toutes-les-emotions-merci-jules/ https://www.gp-inside.com/jai-vecu-toutes-les-emotions-merci-jules/#comments Thu, 24 Nov 2022 15:42:52 +0000 https://www.gp-inside.com/?p=101125 À peine revenu de son dernier Grand Prix en Australie, Jules Cluzel nous explique sa décision de mettre un terme à sa carrière de pilote après 18 saisons de compétition au plus haut niveau mondial. Des joies, des déceptions, des victoires, des blessures : il se livre tel qu’il est, avec sincérité et authenticité.

GP Inside : Pourquoi avoir décidé d’arrêter ta carrière de pilote ?
Jules Cluzel : « Ce n’est pas une décision prise sur un coup de tête, c’est une réflexion mûrement réfléchie depuis plusieurs mois, due à une forme de lassitude après toutes ces années où j’ai réalisé que je ne prenais plus autant de plaisir. Mes chutes et mes blessures successives ont évidemment favorisé cette décision. Il faut savoir que j’ai la cheville gauche désormais bloquée (sa moto est équipée d’un sélecteur à droite, NDLR) et que j’ai fait plusieurs séjours à l’hôpital, où les journées sont longues ! »

« C’est une accumulation de choses avec aussi l’ambiance des courses qui me plaisait moins, les décisions politiques au sein du paddock, je me sentais moins en phase avec ce milieu. Et puis, je veux avoir plus de temps pour ma famille, à 34 ans j’ai encore d’autres objectifs à atteindre, avec la volonté et la détermination d’y parvenir, comme je l’ai toujours fait dans ma vie. Je suis persuadé que c’est le bon moment pour passer à autre chose. Ce n’est ni un renoncement ni un soulagement, car j’ai bien conscience d’avoir eu une chance immense de pouvoir vivre de ma passion en accomplissant mon rêve de gosse, de connaître toutes ces émotions, de voyager dans le monde entier, de rencontrer plein de gens nouveaux… C’est une vie de privilégié qui s’arrête, ça me fait un peu peur mais j’ai confiance en moi. »

« L’ambiance de ce dernier week-end en Australie était un peu spéciale, car j’étais déçu de ne pas être suffisamment performant pour cette ultime course et que je réalisais que chaque moment était le dernier. Mais j’en garde malgré tout plusieurs moments très émouvants, quand de nombreuses personnalités de la moto et de pilotes sont venus me voir pour me dire des mots très sympas. Je n’oublierai pas qu’on s’est mis à danser avec mon coéquipier au moment de se changer pour aller prendre le départ. J’ai été touché aussi par ces derniers instants avec mon équipe, le GMT94 qui avait écrit ‘Merci Jules’ sur mon carénage, c’était vraiment cool de leur part de terminer de cette manière. Ça me permettra de rester sur de belles images, à défaut d’avoir obtenu un bon résultat sportif. »

Quel regard portes-tu sur ta carrière ?
J.C. : « J’ai clairement tout connu, du très bon et du très mauvais, des victoires et des défaites, des joies intenses et des douleurs profondes, j’ai vraiment vécu toutes les émotions ! Je pense que je suis arrivé trop vite et trop tôt en Grand Prix, j’en rêvais tellement que je m’y suis engouffré dès que j’ai eu l’occasion mais je manquais d’expérience et donc je ne faisais que tomber. Ensuite, j’ai gagné en maturité et j’ai réussi à gagner en Moto2, à devenir plus régulièrement performant et à obtenir de bonnes motos. Et même si je n’ai pas atteint mon objectif d’être champion du monde, je me suis battu plusieurs fois pour le titre jusqu’à la dernière course, j’ai gagné plusieurs fois, fait de nombreux podiums dans toutes les catégories auxquelles j’ai participé à part en 125cc. Je ne regrette rien car je sais que j’ai fait partie des meilleurs. »

« Bien sûr, j’aurais été heureux d’être champion du monde, j’aurais une belle médaille en or à côté de celles en argent et en bronze, j’aurais un beau trophée à montrer mais finalement, ça changerait quoi à ma vie ? J’ai eu la chance de me battre pour ce titre pendant plusieurs saisons et en fait, peu de pilotes peuvent le dire. Si je devais changer quelque chose à ma carrière, ce serait surtout sur les premières années où j’aurais dû arriver un peu plus tard en Grand Prix et aussi, avoir quelqu’un d’expérience à mes côtés qui aurait su me calmer quand il le fallait, je serais probablement moins tombé. Le reste, je ne change rien ! »

Que vas-tu faire maintenant ?
J.C. : « Maintenant que la page est tournée, je vais surtout pouvoir me consacrer entièrement à mon avenir, alors qu’avant j’étais exclusivement concentré sur ma saison de course. La facilité serait de rester dans le milieu de la moto où j’ai l’essentiel de mon réseau de connaissances. Pourquoi pas former des jeunes ou m’occuper d’un team mais, pour l’instant, j’ai besoin de me poser un peu, de réfléchir à ce que j’ai envie de faire. J’ai toujours fonctionné avec des objectifs et je dois d’abord définir celui que je souhaite vraiment atteindre et je sais qu’ensuite, je m’y impliquerai sans réserve comme je l’ai toujours fait. »

« Ce sera dans la moto ou pas car j’ai pu rencontrer beaucoup de gens différents dans ma vie et je veux prendre le temps d’en parler, d’y réfléchir, je n’ai pas d’urgence. Je veux juste trouver mon nouveau rêve, celui qui me fera retrouver l’adrénaline que j’ai pu connaître pendant toutes ces années de compétition. Je n’oublie pas de remercier mes parents qui m’ont toujours soutenu depuis mes débuts, mon manager Eric Mahé, et tous ceux qui m’ont aidé à vivre ces expériences passionnantes, sans oublier ma femme et ma fille à qui je vais pouvoir consacrer tout mon temps maintenant ! »

Crédit photos : GMT94

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Alexis Masbou : « La vie de pilote est loin de se résumer au temps passé sur la moto » https://www.gp-inside.com/alexis-masbou-la-vie-de-pilote-est-loin-de-se-resumer-au-temps-passe-sur-la-moto/ https://www.gp-inside.com/alexis-masbou-la-vie-de-pilote-est-loin-de-se-resumer-au-temps-passe-sur-la-moto/#comments Thu, 20 Oct 2022 18:29:42 +0000 https://www.gp-inside.com/?p=99908 Avec 12 saisons de GP, 2 victoires en Moto3 et 3 places de vice-champion du monde Superstock en Endurance, l’Albigeois Alexis Masbou dispose d’un palmarès conséquent et, surtout, d’une immense expérience. À 35 ans, c’est cette expérience qu’il transmet aux jeunes dans le cadre de ses fonctions au sein de la FFM, tout en poursuivant sa carrière de pilote… pour encore au moins une saison.

GP Inside : Alexis, peux-tu nous décrire ton emploi du temps ?
Alexis Masbou : « J’ai des semaines bien remplies car j’ai plusieurs casquettes à la fois, qui sont toutes en lien avec la moto. Je suis toujours pilote et j’aime toujours autant la compétition puisque je participe depuis 2016 au championnat du monde d’endurance. C’est une discipline que j’ai découverte après les Grands Prix et j’y prends beaucoup de plaisir. »

 » Il s’agit d’une approche différente puisqu’il faut composer avec une équipe complète, faire des choix à plusieurs pour trouver le meilleur compromis dans un intérêt commun. Et puis ces courses sont longues, difficiles, exigeantes, avec des émotions fortes en permanence puisqu’on passe en un rien de temps de l’excitation à l’angoisse ou de la joie à la déception. C’est un peu comme un marathon, il y a des moments vraiment durs mais quand tu termines la course et que tu es bien placé, c’est une joie et une satisfaction intenses, comme seule l’endurance peut en procurer. Pour moi qui avais fait l’essentiel de ma carrière en GP sur des motos légères et peu puissantes, il m’a fallu m’adapter à ces motos bien plus lourdes et gavées de chevaux, mais j’y suis arrivé assez rapidement. »

« Dans un autre registre, pour la deuxième année consécutive, je suis aussi entraîneur national de la filière vitesse pour la Fédération Française de Moto, ce qui veut dire que j’encadre les pilotes de l’Équipe de France et du Collectif Espoir pour les aider à progresser et leur faire gagner du temps dans l’apprentissage de la compétition. Je les assiste donc sur les week-end de course ainsi qu’à l’occasion de stages de deux ou trois jours où l’on aborde tous les aspects du sport, du pilotage pur à la préparation physique ou à la dimension mentale. »

« En deux ans, les progrès sont vraiment sensibles, cette filière vitesse commence à porter ses fruits et c’est gratifiant pour moi de partager mon expérience, de contribuer à éviter des erreurs et de transmettre un savoir-faire. Dans la moto, aujourd’hui, il faut évidemment être rapide mais il faut aussi savoir se remettre en question, communiquer, se vendre, rester humble tout en étant déterminé. Mes 12 années de GP m’ont énormément appris et je veux désormais en faire profiter les jeunes. C’est aussi pour cette raison que je m’occupe de mon école de pilotage où j’organise des stages dans le sud de la France ou, pour les enfants, sur le circuit d’Albi où j’ai fait mes premiers tours de roues. »

Quels souvenirs gardes-tu de tes années de Grand Prix ?
A.M. : « C’est évidemment une part importante de ma vie puisque j’y suis resté de 2005 à 2016. Je garde des souvenirs extraordinaires, avec bien sûr mes deux victoires au Qatar et en République-Tchèque, ou mon premier podium en Allemagne. Mais j’en retiens surtout des expériences et des rencontres qui ont fait de moi ce que je suis aujourd’hui. En fait, un pilote est comme une micro-entreprise qu’il faut savoir gérer, avec des hauts et des bas, des problèmes à régler, des partenaires à convaincre, des solutions à trouver, avec l’objectif de toujours avancer quoi qu’il arrive. »

« La vie d’un pilote est loin de se résumer au temps qu’il passe sur sa moto, qui n’est qu’une courte partie du job. Il y a toute une organisation à mettre en place avec beaucoup d’autres paramètres à gérer. Une saison de Grand Prix, c’est 20 courses dans le monde avec des voyages qui s’enchaînent, loin de sa famille, de ses amis, et il faut donc se construire une autre vie d’un circuit à l’autre, avec ton équipe qui peut changer chaque année, d’autres pilotes avec qui tu noues des relations ou pas… Bref, ce sont des expériences extrêmement enrichissantes, qui t’apportent une ouverture d’esprit qui me sert désormais tous les jours. En tout cas, il ne faut jamais s’arrêter d’apprendre, ne jamais baisser les bras, il faut s’enrichir des autres et s’inspirer de leurs expériences. »


Quel ton avis sur cette saison de MotoGP ?

A.M. : « Déjà je m’intéresse beaucoup au Moto3 qui a été ma catégorie de prédilection et où les courses sont passionnantes, mais bien sûr, le MotoGP reste la catégorie phare avec les meilleurs pilotes du monde. En plus on a la chance d’avoir deux français, Fabio Quartararo et Johann Zarco, qui font briller nos couleurs, donc c’est d’autant plus plaisant à regarder, et c’est surtout inédit ! Il faut d’ailleurs en profiter car on ne sait pas combien de temps ça va durer et quand on pourra revivre une telle situation. C’est génial de voir autant de pilotes et de constructeurs être aussi proches en performances, ça aussi c’est inédit, on n’avait jamais vu une telle homogénéité. »

« Fabio a beaucoup de mérite d’être à ce niveau malgré les carences de sa moto. Jusqu’au Grand Prix d’Australie, j’étais confiant sur sa capacité à conserver son titre mais, honnêtement, j’ai peur que sa chute à Phillip Island ne lui coûte cher, et Bagnaia a clairement un avantage comptable et psychologique. Mais c’est aussi le charme de la moto : rien n’est écrit à l’avance et tout reste encore possible. En tout cas, il faut y croire ! »

Crédit photos : S.Valembois / P.Martel / P.Bertineau

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Kenny Foray : « C’est pour vivre ces émotions que je me donne tant de mal » https://www.gp-inside.com/kenny-foray-cest-pour-vivre-ces-emotions-que-je-me-donne-tant-de-mal/ https://www.gp-inside.com/kenny-foray-cest-pour-vivre-ces-emotions-que-je-me-donne-tant-de-mal/#comments Sat, 08 Oct 2022 17:02:48 +0000 https://www.gp-inside.com/?p=99291 Sacré champion de France Superbike 2022 à l’issue d’une dernière manche pleine de suspense au Castellet, Kenny Foray ajoute une ligne prestigieuse à son palmarès déjà bien garni. L’histoire d’une passion pour la moto chevillée depuis son plus jeune âge, partagée avec son frère jumeau Freddy et transmise par leur père, Jean Foray, pilote de GP 500 dans les années 90. La moto en guise de religion.

GP Inside : Kenny, raconte-nous cette dernière épreuve sur le circuit Paul Ricard.
Kenny Foray : « Avant la course, la situation était assez simple puisqu’on avait 19 points de retard sur Valentin Debise donc la stratégie était évidente, il fallait gagner les deux manches et espérer un faux pas de Valentin, ce qui restait aléatoire puisqu’il avait tout gagné depuis le début du championnat ! Mais, par nature, je me bats toujours jusqu’au dernier moment car, en sports mécaniques, on sait que tout peut arriver et en fait, je préfère être chasseur que chassé ! »

« Il fallait donc mettre la pression en montrant notre détermination, c’est pour cette raison que j’ai attaqué dès les essais en signant le meilleur temps à chaque séance, on n’avait rien à perdre. On a fait aussi des choix techniques audacieux au niveau des réglages et du choix des pneus, et j’ai fait la pôle aux essais qualificatifs. J’ai pris un très bon départ en première manche qui m’a permis de rester devant jusqu’à l’arrivée alors que Valentin s’accroche dans la cohue des premiers virages, tombe, repart et finalement abandonne. »

« Me voilà donc en tête du championnat avec 5 petits points d’avance avant la dernière manche de la saison et là, les rôles s’inversent, je deviens le chassé ! On était tous très tendus dans l’équipe car on avait la balle de match dans les mains, c’était hyper stressant mais d’un autre côté, on vivait ce dont on avait rêvé toute l’année. Mon frère, Freddy, m’a beaucoup aidé sur la grille de départ en me rappelant tout ce que j’avais fait pour en arriver là, ses propos ont été précieux pour me détendre et je savais alors ce que j’avais à faire. Et puis, en course, je me suis retrouvé en bagarre pour la victoire avec Valentin, on s’est doublés plusieurs fois et il est tombé dans le virage du Beausset à trois tours de la fin. C’était presque plus un duel psychologique que de pilotage parce-que, objectivement, Valentin est un excellent pilote qui a souvent été plus rapide que moi cette année, mais finalement, c’est moi le champion de France ! »

« C’était une émotion incroyable à l’arrivée mais c’est aussi pour ces moments qu’on se donne tant de mal pendant toute la saison. Comme tu le sais, j’ai déjà été champion du monde d’endurance et c’est une grande fierté mais là, la joie était encore plus intense parce-que les circonstances ont ajouté de l’ampleur à l’émotion. Et ce titre a d’autant plus de valeur que Valentin est un pilote exceptionnel qui a montré qu’il avait sa place en mondial. »

Peux-tu nous parler de l’académie que tu as lancée cette année avec Freddy ?
K.F : « On a créé l’académie KF78 pour transmettre notre expérience aux enfants qui sont attirés par la compétition mais qui ne connaissent pas ce milieu. Freddy et moi avons eu la chance, grâce à notre père, de baigner dans la moto dès notre plus jeune âge, d’en connaître les modes de fonctionnement, les valeurs, les usages, les façons d’aborder les courses et les entraînements, d’éviter les pièges et de prendre les bonnes directions. Les enfants de notre académie et aussi leurs parents ne connaissent pas ce monde et notre objectif est donc de les accompagner pour gagner du temps et les mettre dans les meilleures conditions possibles pour progresser et surtout, s’amuser ! Pour aimer ce sport, un enfant doit d’abord y trouver du plaisir, passer de bons moments, c’est le meilleur moyen d’être performant. »

« Notre objectif est aussi de trouver de solutions pour minimiser le coût de cet apprentissage en s’appuyant sur notre investissement personnel et sur des partenaires qui soutiennent notre démarche. C’est presque un devoir pour nous de rendre à la moto tout ce qu’elle nous a apporté et si, en plus, on peut aider des jeunes à être performants et à gravir les échelons, on aura atteint notre objectif. En France, on bénéficie actuellement d’un bel engouement pour la moto grâce notamment aux bons résultats de nos français en MotoGP et il faut profiter de cette conjoncture favorable pour démocratiser notre sport. On va faire des sélections pour accompagner une dizaine d’enfants en championnat qui intégreront ainsi une structure avec des mécaniciens et des encadrants dans une ambiance la plus décontractée possible et où le plus important n’est pas forcément de gagner mais simplement de donner son maximum. »

Que penses-tu de la saison de MotoGP ?
K.F : « J’avoue que j’ai parfois du mal à regarder les courses tellement ça me fait stresser ! Bien sûr, il faut parler de la polémique autour de Johann Zarco qui est resté derrière Bagnaia en Thaïlande mais les gens oublient que, sur une piste séchante, c’est plus facile d’aller vite quand tu es seul et l’explication de Johann est alors parfaitement crédible. Il dit qu’il perdait l’avant plusieurs fois par tour en arrivant sur Bagnaia et qu’il était évidemment impensable de prendre le risque de le faire tomber, c’est donc juste une décision intelligente qu’il a prise ! Imagine qu’il tombe et qu’il emporte Bagnaia, tout le monde dirait que c’est un abruti et qu’il a pris des risques inconsidérés ! »

« Quant à Fabio Quartararo, c’était pénible de le voir à cette position mais je sais ce que c’est de ne pas avoir de feeling sur le mouillé et crois-moi, si tu forces trop, tu peux vite te retrouver par terre avec le risque de se blesser et là, le championnat est fini. Donc sincèrement, même s’il ne marque pas de points, il reste encore largement en bagarre pour le titre, ce qui, compte tenu des lacunes de sa moto, relève de l’exploit. Il reste encore trois courses et tout est encore possible. Si je dois donner mon pronostic du cœur, je dirais que Bagnaia va craquer et que Fabio va conserver son titre mais en étant lucide, ça va quand même être compliqué ! »

Crédit photos : William Joly

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Damien Saulnier : « C’est une immense déception mais il faut savoir réagir ! » https://www.gp-inside.com/damien-saulnier-cest-une-immense-deception-mais-il-faut-savoir-reagir/ https://www.gp-inside.com/damien-saulnier-cest-une-immense-deception-mais-il-faut-savoir-reagir/#comments Thu, 22 Sep 2022 16:15:15 +0000 https://www.gp-inside.com/?p=98545 En tête du championnat du monde d’endurance avant la dernière épreuve, le team Yoshimura SERT Motul nourrissait de légitimes ambitions au Bol d’Or pour décrocher un nouveau titre, mais la mécanique en a décidé autrement. Une casse moteur aussi surprenante qu’inhabituelle qui n’altère pas la détermination de Damien Saulnier, le team-manager, déjà tourné vers l’avenir.

GP Inside : Comment as-tu vécu cet abandon après seulement une heure de course ?
Damien Saulnier : « Difficilement évidemment ! C’est une immense déception car la saison s’était parfaitement déroulée avec une victoire au Mans, une quatrième place à Spa et surtout un magnifique podium à Suzuka. C’était vraiment magique de terminer troisième au Japon, probablement un des souvenirs les plus forts de ma carrière. Bref, nous avions toutes les raisons d’être confiants avant le départ de ce Bol avec 24 points d’avance. La stratégie était de faire une course rapide mais sage, sans prendre de risques, puisqu’on n’était pas obligés de gagner pour remporter le titre. Et puis après seulement une heure de course, 22 tours, j’ai vu Watanabe tirer tout-droit au bout de la ligne droite du Mistral. J’ai d’abord pensé à un problème de chaîne puisqu’il regardait le côté arrière de sa moto mais malheureusement, c’était bien plus grave puisque ça touchait directement la bielle. »


« C’est d’autant plus surprenant que nous ne connaissons que rarement des problèmes mécaniques, la dernière casse moteur remonte à 2019 et la précédente, je ne m’en souviens même pas tellement c’est loin ! Le moteur va maintenant partir au Japon pour être analysé car on ne comprend pas pour l’instant l’origine de ce problème avec un coussinet de bielle. Si ça avait été une culasse, on pouvait réparer mais là, c’était bien trop long et potentiellement dangereux de laisser repartir nos pilotes, Un moteur de course ne se remonte pas aussi rapidement et facilement qu’un moteur de route. C’était une décision forcément difficile à prendre quand on pense à toute l’énergie dépensée pendant toute l’année, au nombre de personnes impliquées dans cette aventure sportive et humaine, mais nous n’avions pas d’autre choix possible. »

« La suite de l’épreuve a également été éprouvante nerveusement puisqu’en fonction des faits de course, on pouvait malgré tout être titrés. Bien sûr, je ne souhaite aucun mal à mes adversaires car un titre se gagne sur la piste, mais le déroulement qui a suivi nous a donné quelques sueurs froides quand on voyait les postulants au titre abandonner les uns après les autres ! Et puis finalement ce titre est revenu à la Honda FCC et sincèrement, je suis content pour eux, ils le méritent, surtout après ce qui est arrivé à Gino Rea à Suzuka. De même que j’aurais aimé pour la Ducati qu’elle gagne ce Bol. Mais c’est aussi ce qui fait la beauté de cette discipline, rien n’est écrit à l’avance, on en a eu encore une fois la preuve le week-end dernier ! »

Comment se présente l’avenir ?
D.S. : « Comme tu le sais, Suzuki Japon a annoncé il y a quelques semaines son retrait de la compétition en MotoGP et en endurance, mais nous travaillons activement pour poursuivre cette belle aventure qui dure depuis tant d’années puisque le SERT est un pilier historique de l’endurance. Nous avons la chance d’avoir des partenaires solides et fidèles qui devraient continuer à nous aider car, malgré notre récente désillusion, nous avons toujours prouvé que nous faisons partie des meilleurs avec de nombreuses victoires et plusieurs titres à la clé. Suzuki France, Motul, ainsi que nos autres partenaires ont déjà manifesté leur envie de nous soutenir, et notamment Yoshimura qui voit là une belle vitrine pour son activité. »

« Je suis confiant car nous ne sommes pas dans les budgets astronomiques du MotoGP et que le montant qu’il nous faut encore trouver reste raisonnable, pour un retour sur investissement qui me semble intéressant pour être associé à un des favoris du championnat. J’espère en savoir plus prochainement car toute l’équipe attend des réponses, et notamment les pilotes que j’aimerais évidemment conserver car ils ont été irréprochables pendant toute la saison. Promis, je t’appelle dès que j’ai du nouveau… Le plus vite possible j’espère ! »

Crédit photos : David Reygondeau (Good shoot)

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Mike di Meglio : « Je compte bien avoir d’autres titres ! » https://www.gp-inside.com/mike-di-meglio-je-compte-bien-avoir-dautres-titres/ https://www.gp-inside.com/mike-di-meglio-je-compte-bien-avoir-dautres-titres/#comments Mon, 19 Sep 2022 18:33:15 +0000 https://www.gp-inside.com/?p=98470 Quatorze ans après son titre mondial en 125cc, le français Mike Di Meglio vient de décrocher son premier titre de champion du monde d’Endurance à l’issue d’un Bol d’Or riche en rebondissements. Une consécration méritée pour ce pilote discret et talentueux, qui a dû attendre les dernières minutes de course pour connaître la délivrance.

GP Inside : Félicitations Mike, comment te sens-tu au lendemain de ce premier titre mondial en endurance ?

Mike Di Meglio : « J’y ai pensé dès mon réveil ce matin avec un sentiment d’immense satisfaction après tout le travail que nous avons accompli cette année. C’est une récompense importante car depuis que je roule en endurance, j’ai souvent terminé deuxième et j’en étais venu à penser que je ne parviendrais jamais à obtenir ce titre. Il y a tellement de paramètres à réunir pour atteindre ce Graal qu’on ne peut jamais anticiper ce qui va se passer. Il faut fédérer une équipe, créer une osmose entre les pilotes et les mécaniciens, savoir se remettre en question. C’est aussi le charme de l’endurance dont l’issue reste incertaine jusqu’au dernier moment.  »

« Avant cette dernière épreuve, le SERT était en tête du championnat mais nous étions toujours mathématiquement titrables, comme d’ailleurs plusieurs autres teams. La consigne était donc de finir impérativement la course, en comptant sur les aléas d’une course de 24 heures. Il fallait donc être rapide mais sans tomber. Nous avons parfaitement travaillé pendant les essais en trouvant une bonne base de réglages qui nous laissait penser que nous serions les plus performants en rythme de course. Et puis, au fur et à mesure, nos rivaux ont connu des problèmes et ont dû abandonner, ce qui n’a fait que renforcer notre détermination à aller au bout. »

« On a eu quelques angoisses quand il a fallu changer l’échappement, mais nous sommes restés confiants en conservant notre stratégie d’avoir un peu de marge pour ne pas risquer de problèmes mécaniques. Les dernières minutes ont été interminables, on ne tirait plus sur les rapports pour ménager le moteur, on avait tellement peur d’avoir un souci. Alan (Techer) a franchi la ligne d’arrivée et c’était la délivrance. »

« Sur le moment, c’est difficile de réaliser mais dans peu de temps, on mesurera l’importance de ce qu’on a accompli, de tous ces instants où nous avons douté, comme au Mans ou à Spa où nous étions en tête avant d’avoir des soucis techniques qui nous ont empêchés de gagner. En fait, c’est la régularité qui a payé puisque nous avons marqué des gros points à chaque course et que, finalement, nous sommes champions du monde ! Ce titre me permet d’avoir un nouveau statut et prouve que je mérite ma place en endurance… Et je compte bien en avoir d’autres ! »

Quel est ton programme maintenant ?Mike di Meglio : « Je m’accorde une semaine de vacances avec ma copine pour décompresser un peu, et ensuite je récupère mes enfants et la vie reprend son cours. Je vais attaquer la préparation de l’année prochaine, il faut notamment que j’arrive à perdre quelques kilos, cinq ou six, et puis je dois resigner mon contrat avec Honda, avant d’aller au Japon en fin d’année où nous avons déjà un programme d’entrainement défini avec de nouvelles pièces à essayer. Bref, à peine titré, je me projette déjà sur la suite ! »

Crédit photos : David Reygondeau (Good-shoot)

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Jean-Michel Bayle : « Johann ne doit pas baisser les bras » https://www.gp-inside.com/jean-michel-bayle-johann-ne-doit-pas-baisser-les-bras/ https://www.gp-inside.com/jean-michel-bayle-johann-ne-doit-pas-baisser-les-bras/#comments Wed, 14 Sep 2022 09:42:51 +0000 https://www.gp-inside.com/?p=98152 Aux côtés de Johann Zarco depuis le début de l’année, Jean-Michel Bayle apporte son immense expérience au champion français pour son entrainement et son approche de la course MotoGP. Une aide précieuse qui porte ses fruits, puisque Zarco occupe aujourd’hui la cinquième position au classement général. Mais à six Grand Prix de la fin de la saison, JMB espère que Johann ne va pas relâcher ses efforts. Explications.

GP Inside : Quel bilan tires-tu de la saison de Zarco après 14 Grands Prix disputés ?

Jean-Michel Bayle : « Je travaille avec Johann depuis décembre dernier et globalement, je suis satisfait du résultat. Dés le début, il s’est parfaitement mis au travail et a bien compris l’objectif des exercices que je lui donnais. On peut dire que mon message est bien passé, d’ailleurs ses résultats l’ont prouvé puisqu’il a longtemps occupé la troisième place du championnat avec des courses solides et plusieurs podiums. À la trêve cet été, contrairement à ce qu’il avait fait l’an passé, on a continué l’entrainement intensif. Il est donc arrivé dans les meilleures conditions à Silverstone où il fait un de ses meilleurs week-ends, même s’il est tombé alors qu’il était en tête mais ça, c’est la course. Moi, je regarde la construction de ses essais pour préparer la course et en Angleterre, c’était parfait. Ensuite, on a signé à nouveau avec Ducati, ce qui était aussi l’un des objectifs. Et je ne te cache pas que depuis l’Autriche, je sens une sorte de relâchement chez lui qui me convient moins, il est un peu moins volontaire, j’ai l’impression qu’il a un peu perdu la hargne indispensable à ce niveau. »

« Johann est un pilote exceptionnellement talentueux, c’est un artiste de haut niveau, un peu comme je l’étais en cross, mais l’inconvénient de ce statut, c’est qu’on peut penser que ce talent suffit pour affronter toutes les situations. Mais quand on se retrouve face à un souci, il faut savoir être besogneux, se donner du mal et savoir forcer, sans se contenter de penser que ça ira mieux à la course suivante. Il faut aussi réaliser que le MotoGP est de plus en plus physique, et ce sera encore plus le cas l’an prochain avec une course supplémentaire le samedi, il faut donc impérativement être au top de sa forme. Un pilote entre 20 et 25 ans est plein de fougue et d’énergie avec une condition physique parfaite, puis entre 25 et 30 ans il faut travailler un peu plus pour rester au niveau, et au-delà de 30, comme c’est le cas de Johann, il faut être un athlète de haut niveau pour rester parmi les premiers. »

« Comme je dis souvent, si tu t’entraînes très dur, tu peux espérer gagner mais rien n’est sûr ; en revanche, si tu ne t’entraînes pas assez, tu es certain de ne pas gagner ! L’entraînement intensif est une condition nécessaire mais pas forcément suffisante, mais le manque d’entraînement est la garantie de l’échec. Johann a beaucoup progressé depuis le début de l’année, les datas le montrent, mais il lui reste encore une marge de progression qu’on a prévu de travailler l’hiver prochain. »


Quels sont les objectifs pour cette fin de saison ?

J-M.B. : « Il faut consolider sa position et essayer d’aller chercher cette première victoire mais, depuis l’Autriche, je suis un peu moins confiant qu’avant la trêve. Il y a peut-être un peu de lassitude et de résignation chez Johann. Depuis un mois, je suis un peu frustré car j’ai du mal à faire passer mon message, il n’a plus la même écoute et j’espère que le problème ne vient pas de moi, car l’unique objectif, c’est la réussite de Johann. Ce n’est pas forcément une question de quantité d’entraînement, mais surtout une envie de se battre à chaque instant, une implication absolue et indispensable pour espérer être parmi les meilleurs. Bien sûr, c’est parfois ingrat de faire des tours aux essais avec un pneu usé en étant à deux secondes des chronos, mais il faut le faire pour préparer sa course et savoir comment va se comporter la moto après vingt tours. Il faut être en permanence dans la recherche et dans la réflexion de ce qui peut faire progresser. »

« Je ne dis pas que Johann ne travaille pas assez, je constate juste qu’il a un peu perdu la hargne qu’il avait alors que ce n’est pas le moment de baisser les bras. Peut-être qu’instinctivement, le fait d’avoir signé pour l’an prochain a provoqué ce petit relâchement, mais il est encore temps de réagir et il faut le faire. Évidemment, c’est difficile mais si c’était facile, tout le monde le ferait et je referais une saison ! Mais c’est impossible car seule l’élite peut y parvenir. Les vingt pilotes sur la grille sont les meilleurs pilotes du monde, mais c’est aussi parce qu’ils travaillent très dur pour être là ! »

Comment trouves-tu le scénario de cette saison MotoGP ?

J-M.B. : « C’est vraiment une saison magnifique. Je suis très impressionné par Aleix Espargaro, qui montre une détermination à chaque instant avec un comportement de guerrier admirable. Il y aussi le duel Quartararo-Bagnaia, où chacun des deux utilise parfaitement ses atouts avec une combativité permanente. C’est une fin de saison très indécise avec pour l’instant 30 points d’écart, c’est beaucoup mais peu à la fois. C’est vraiment difficile de faire un pronostic et je pense que ça va se jouer à la dernière course à Valence. Fabio est très solide mais Bagnaia est très rapide, et il a aussi la chance d’avoir d’autres Ducati qui peuvent s’intercaler entre Fabio et lui. Stratégiquement, ce serait bien que Morbidelli puisse aussi aider un peu Fabio. Bref, c’est pas simple, donc ça va se jouer entre Fabio et Pecco… sans oublier Espargaro qui n’a pas dit son dernier mot ! »
Crédit photo: G.Meunier

Pourquoi Zarco a tout bon en restant chez Pramac

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Olivier Jacque : « J’ai totalement coupé avec le monde de la moto mais ma passion reste intacte » https://www.gp-inside.com/olivier-jacque-jai-totalement-coupe-avec-le-monde-de-la-moto-mais-ma-passion-reste-intacte/ https://www.gp-inside.com/olivier-jacque-jai-totalement-coupe-avec-le-monde-de-la-moto-mais-ma-passion-reste-intacte/#comments Mon, 12 Sep 2022 15:07:39 +0000 https://www.gp-inside.com/?p=98021 Son célèbre numéro 19 nous a fait vibrer pendant plusieurs saisons, jusqu’à son titre de champion du monde 250cc en 2000. Désormais, Olivier Jacque vit à Barcelone et, contrairement à de nombreux anciens pilotes, n’a plus aucun lien avec la moto. C’est son choix et il nous en donne les raisons.

GP Inside : Que fais-tu depuis la fin de ta carrière de pilote, en 2009 ?

Olivier Jacque : « Je consacre la majorité de mon temps à ma famille et notamment à mes deux fils, Bruno et Marc, qui ont 15 et 12 ans. Je fais aussi beaucoup de sports nautiques, du kitesurf et plus récemment du wingfoil, que j’ai découverts après la moto et où je retrouve des sensations de vitesse, de trajectoire et d’adrénaline que j’avais sur une moto. Ces activités extrêmes m’ont permis de faire plus facilement le deuil de ma carrière de pilote où j’ai connu tant d’émotions. »

« La gestion de l’après-carrière n’est vraiment pas simple psychologiquement. Quand tu vis pendant des années avec une implication totale dans ton sport, c’est difficile de trouver quelque chose d’aussi fort et ces disciplines nautiques m’ont beaucoup aidé, surtout que je sors souvent quand la mer bouge beaucoup ! C’est aussi le moment où mes fils sont arrivés et je m’y suis consacré naturellement et avec beaucoup de bonheur. Maintenant je joue au tennis avec eux, nous partageons plein de bons moments et c’est ce qui me rend heureux. Je m’occupe également de mes affaires dans l’immobilier car, avec ma femme, nous avions acheté des appartements à Barcelone. Bref, je ne m’ennuie jamais et j’ai la chance de pouvoir avoir cette vie. »

Est-ce que la moto te manque ?

O.J : Pas du tout ! J’adore regarder les Grand Prix, je n’en rate aucun mais je ne suis plus retourné sur un circuit depuis bien longtemps. Je suis vraiment passé à autre chose et j’aime l’idée, à bientôt 50 ans, de pouvoir avoir d’autres activités, d’avoir d’autres centres d’intérêt. J’ai conscience d’avoir été un privilégié, je suis parti de ma campagne alors que j’étais à peine majeur et j’ai connu une vie au plus haut niveau mondial où j’ai pu vivre de ma passion, c’est une chance incroyable ! Regarde, j’ai été champion du monde pour 14 millièmes de secondes et ça a changé ma vie, tu vois que ça tient à pas grand chose quand même ! Et puis, au delà des blessures, c’est une vie usante où tu passes ton temps dans les aéroports, les avions, les hôtels, tu es toujours en vadrouille et je voulais une vie plus sédentaire, j’avais besoin de me poser. »

Olivier Jacque, champion du monde 250cc pour 14 millièmes devant Shinya Nakano. Légendaire.

« Je garde en mémoire tous les magnifiques moments vécus, je n’ai aucun regret, mais j’ai choisi de tourner la page et de me consacrer à d’autres activités avec la même passion, mais sans la compétition. D’ailleurs je me réjouis que mes garçons ne soient pas tentés par la moto, j’aurais été mal placé pour les en dissuader mais ils préfèrent le tennis et ça me va très bien, c’est bien moins dangereux ! »

Que penses-tu de cette saison de MotoGP ?

O.J : « Je suis impressionné quand je regarde les courses et je me dis que je serais incapable de faire la même chose, ça va tellement vite ! Aujourd’hui il y a une bonne dizaine de pilotes qui peuvent prétendre à la victoire, alors qu’à mon époque ça se jouait entre deux ou trois qui avaient les meilleures motos. L’autre différence, c’est le niveau de performance des constructeurs européens, qui mettent à mal des décennies de supériorité des japonais. Ducati, Aprilia ou KTM sont désormais les premiers à sortir des nouveautés, à faire évoluer la technique, ils bousculent la suprématie des Japonais et les obligent à se défendre. »

« Je suis aussi heureux de voir que les pilotes français jouent les premiers rôles. Zarco, qui a quand même été deux fois champion du monde en Moto2 et qui est parmi les meilleurs en MotoGP, et bien sûr Fabio Quartararo qui est devenu le champion du monde qu’on attendait tant. C’est génial pour la moto en France car c’est un sport qui mérite une meilleure notoriété. Je suis confiant sur la capacité de Fabio à conserver son titre, il a une bonne avance et il est solide. S’il reste bien concentré sans s’emballer, qu’il garde son rythme et ça va payer. »

Revoir : Le podium d’Olivier Jacque en Chine

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Bernard Garcia : « Tous les motards devraient rouler au moins une fois sur un circuit ! » https://www.gp-inside.com/bernard-garcia-tous-les-motards-devraient-rouler-au-moins-une-fois-sur-un-circuit/ https://www.gp-inside.com/bernard-garcia-tous-les-motards-devraient-rouler-au-moins-une-fois-sur-un-circuit/#comments Sun, 28 Aug 2022 15:45:47 +0000 https://www.gp-inside.com/?p=97376 Pilote officiel Yamaha en GP 500 au milieu des années 90, Bernard Garcia a côtoyé l’élite de la moto mondiale pendant quelques saisons. Depuis, avec son frère Marc, il a développé l’école de pilotage sur circuit « 4G », pour transmettre son expérience et sa passion à ses clients.

GP Inside : Quels souvenirs gardes-tu de tes saisons en GP ?

Bernard Garcia : « Que du bon… malgré toutes les galères ! Désormais, le temps a fait son œuvre et je ne garde que le meilleur en pensant à la chance qu’on a eue, avec mon frère Marc, de rouler au plus haut niveau international, sur les plus beaux circuits du monde contre des Doohan, Schwantz ou Cadalora, c’est un privilège dont je suis fier. Quand je regarde un Grand Prix aujourd’hui, je me dis qu’il y a presque trente ans, c’était moi sur la grille de départ ! Bien sûr, je n’ai pas été champion du monde, mais pour un jeune marseillais avec peu de moyens, qui a gravi les échelons en partant du pocket-bike et qui se retrouve à 22 ans sur une Yamaha officielle en 500cc aux côtés de Freddie Spencer, je n’ai pas à rougir de ma carrière ! Et si c’était à refaire, je referais exactement la même chose parce que j’ai vécu tellement de moments extraordinaires, avec une intensité et des émotions que seul le sport de haut-niveau peut procurer. »

« J’ai toujours essayé de donner le meilleur de moi-même et, à ce titre, mon dernier GP est révélateur. C’était en 98, je galérais et j’étais aller consulter une voyante, même si je n’y croyais pas trop. Ça montre à quel point j’étais perdu ! Et là, elle me dit que j’allais gagner un GP 500cc dans quinze jours ! Évidemment je ne l’ai pas crue puisqu’à ce moment je n’avais même pas de guidon. Trois jours plus tard, on m’appelle pour me proposer de disputer le GP d’Imola en remplacement de Cadalora qui s’était blessé ! Je te jure que je me suis vu sur la plus haute marche du podium ! J’étais tellement motivé que j’ai fait un départ canon du fond de la grille puisque la moto était tombée en panne pendant les qualifs. J’ai fait trois tours avec le groupe de tête en pensant que j’allais gagner, normal puisque la voyante me l’avait dit… Et je me suis finalement envolé dans les grillages ! C’était mon dernier GP et il était temps que ça s’arrête. »

Et l’après-carrière alors ?

B.G : « Dur, vraiment dur. Quand tu ne fais que du sport et de la moto pendant vingt ans, tu ne sais rien faire d’autre et tu découvres alors la réalité de la vie. Je n’avais plus un sou et j’ai donc enchaîné les petits boulots pour m’en sortir. Peintre, maçon, taxi, je prenais tout ce que je trouvais et ça m’a bien remis les pieds sur terre. Quand tu te lèves aux aurores tous les matins alors que tu es crevé des journées précédentes, ça t’apprend forcément à rester humble ! »

« Sincèrement, j’ai beaucoup appris pendant cette période car en fait, on vit dans une bulle quand on est pilote, déconnecté de la réalité et des tracas du quotidien. La seule préoccupation d’un pilote, c’est d’être performant, pas de savoir comment il va manger. Et puis, en 2006, je suis revenu dans le milieu de la moto avec mon frère Marc pour développer l’école de pilotage 4G avec l’idée que pour enseigner le pilotage, nous étions assez crédibles. Ainsi, depuis seize ans, je passe une bonne partie de mes journées sur les circuits du sud de la France et nous amenons également nos clients en Espagne et en Italie. C’est franchement gratifiant de transmettre notre savoir et notre expérience, mais aussi de tisser des liens forts avec les motards. »

Que viennent apprendre tes clients ?

B.G : « Il y a deux catégories de motards qui viennent sur circuit : ceux qui savent rouler vite et qui veulent aller encore plus vite, et ceux qui veulent apprendre à maîtriser leur moto. Le circuit est la meilleure école de la route. Quand tu maîtrises le pilotage sur circuit, tu es beaucoup plus en sécurité sur la route. Tu sais freiner fort, accélérer au bon moment, rattraper une glisse, alors que si ça t’arrive dans la circulation, ça peut faire très mal. Je pense que tous les motards devraient venir au moins une journée sur un circuit, ça devrait même être obligatoire ! »

« Aujourd’hui, tout le monde peut acheter une moto de série plus puissante que nos 500cc de l’époque et partir sur la route avec zéro expérience, c’est quand même très dangereux. Nous, on leur apprend au moins les bases: chauffer les pneus, avoir la bonne position et savoir où poser le regard en virage. Rien qu’avec ces quelques notions, tu appréhendes mieux les dangers de la route. J’espère que nous parviendrons un jour à faire un partenariat avec une moto-école pour inciter ceux qui passent le permis à venir faire une journée sur circuit. »

« Et pour ceux qui veulent apprendre à rouler vite, nous faisons des coaching personnalisés qui leur permettent de progresser et de gagner des poignées de secondes et là, notre expérience nous sert encore. Pas besoin d’avoir des lignes d’échappement ou des boîtiers électroniques hors de prix, les motos actuelles sont déjà suffisamment performantes pour aller très vite quand on sait s’en servir ! »

Que penses-tu de la saison de Moto GP ?

B.G : « Quel régal, quel bonheur de voir deux français se battre pour la victoire, on en a tellement rêvé mon frère et moi ! Je suis d’autant plus sensible aux parcours de Fabio et Johann que, comme nous, ils sont issus d’un milieu modeste et ils ont construit leur carrière à force de travail et de détermination, c’est admirable. Pour moi, Fabio est plus fort que Marquez, Rossi et tous les meilleurs pilotes de l’histoire. Il suffit de voir où sont les autres Yamaha en course, elles sont tellement loin qu’on ne les voit jamais à la télé ! Fabio fait en plus preuve d’une grande maturité malgré son jeune âge, il a compris que ce n’était pas la peine de se plaindre de sa moto mais qu’il valait mieux en tirer le meilleur, c’est une attitude de grand champion. Je suis persuadé qu’il sera encore champion du monde cette année et que ce n’est que le début d’une longue série ! »

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Sylvain Bidart : « On va à Mettet pour gagner ! » https://www.gp-inside.com/sylvain-bidart-on-va-a-mettet-pour-gagner/ https://www.gp-inside.com/sylvain-bidart-on-va-a-mettet-pour-gagner/#respond Mon, 18 Jul 2022 06:00:51 +0000 https://www.gp-inside.com/?p=96042 Le Supermotard des Nations se tiendra cette année en Belgique, sur le circuit de Mettet, le dernier week-end de juillet. Associé à Thomas Chareyre et Nicolas Cousin, Sylvain Bidart défendra les couleurs de la France pour conserver un titre de champion du monde par équipes qu’il a déjà remporté 8 fois. Avec un palmarès long comme le bras (8 fois champion de France, 2 fois en Suisse, 1 fois en Espagne et aux Etats-Unis), il compte sur son expérience pour rester au sommet.
GP Inside : Comment se présente ce Supermoto des Nations à Mettet ?

Sylvain Bidart : « Je commence par dire que c’est toujours un honneur de représenter son pays pour une compétition internationale et j’ai été heureux d’être à nouveau sélectionné par la Fédération. Il faut être lucide, j’ai 37 ans et ma carrière est plus derrière moi que devant, donc j’ai vraiment à cœur de donner mon maximum pour gagner à nouveau. Cette épreuve est vraiment unique car, pour la seule fois de l’année, on roule en équipe et on tient compte des résultats des trois pilotes quand d’ordinaire, en championnat de France, on ne s’occupe que de soi. Il faut donc mettre son égo de côté et établir la meilleure stratégie en tenant compte des atouts de chacun. »

« Heureusement, nous avons une belle expérience de cette course puisque Thomas Chareyre et moi sommes sélectionnés chaque année depuis 2011 et que nous restons sur 7 titres consécutifs. Nous sommes donc les favoris logiques mais il faudra malgré tout se méfier de la concurrence, et notamment des Allemands et des Italiens qui alignent des équipes solides, sans oublier l’équipe de France junior qui n’a pas l’intention de nous faire de cadeaux ! »

Que penses-tu du circuit de Mettet ?
S.B : « Je connais bien et j’apprécie ce tracé puisque j’y ai déjà fait deux podiums à l’occasion du traditionnel Superbiker en octobre. C’est un circuit unique où les spectateurs sont très proches de la piste avec une ambiance incroyable. C’est également très plaisant en termes de pilotage avec trois parties terre et des enchainements très rapides sur le bitume, c’est franchement complet techniquement et je prends toujours beaucoup de plaisir à y rouler. »

« J’espère que de nombreux spectateurs français viendront en Belgique pour nous encourager, d’autant que le circuit n’est pas bien loin de la frontière et que nous avons de bonnes chances de nous imposer. C’est toujours plus sympa de venir supporter une équipe qui peut gagner que l’inverse. Regarde le biathlon, avant Martin Fourcade personne n’en entendait parler et maintenant, tout le monde connaît cette discipline ! Et puis sincèrement, je suis persuadé qu’il va y avoir de belles bagarres et nous, on y va pour gagner ! »

Comment expliques-tu le manque de notoriété du supermotard ?

S.B : « C’est dommage car c’est une discipline très spectaculaire, facilement accessible pour les pilotes et pour les spectateurs mais qui manque de médiatisation et d’implication réelle des constructeurs parce que ces motos représentent un marché de niche, il n’y a pas de logique commerciale. Malgré les efforts et le super boulot d’Alain Blanchard, le promoteur du championnat de France au début des années 2000, la suite a été décevante et pas à la hauteur des espoirs que nous avions. »

« Désormais, quelques importateurs soutiennent techniquement et financièrement le supermotard mais c’est un équilibre fragile alors qu’il existe plusieurs championnats nationaux et un championnat mondial. Aujourd’hui, concrètement et depuis plusieurs années, malgré mon palmarès, il me serait impossible de vivre de mon sport et j’ai donc un métier qui me permet de nourrir ma famille. Mais ça me convient bien puisque je travaille la semaine et je m’évade sur ma moto le week-end ! »

Pour la billeterie de l’épreuve, ça se passe sur ticketmaster.be ou en cliquant ici

Mettet vous attend au Supermotard des Nations

 

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Hervé Poncharal : « Nous devons progresser dans la deuxième partie de saison » https://www.gp-inside.com/herve-poncharal-nous-devons-progresser-dans-la-deuxieme-partie-de-saison/ https://www.gp-inside.com/herve-poncharal-nous-devons-progresser-dans-la-deuxieme-partie-de-saison/#comments Sat, 09 Jul 2022 15:57:32 +0000 https://www.gp-inside.com/?p=95855 Team-manager de la seule équipe française engagée en MotoGP, Hervé Poncharal vient de vivre un début de saison frustrant avec ses deux nouveaux pilotes, Remy Gardner et Raul Fernandez. Avec seulement 14 points marqués à eux deux en 11 courses, le bilan n’est pas à la hauteur des ambitions. Analyse sans concession d’un patron expérimenté qui reste optimiste.

GP Inside : Quel bilan tires-tu de cette première moitié de championnat ?
Hervé Poncharal : « Quand toutes les personnes qui travaillent chez Tech3 s’investissent comme ils le font, c’est pour connaître la satisfaction de bons résultats aux essais ou en course et, objectivement, ce n’est pas arrivé souvent. Nous n’avons pas été dans des positions très encourageantes, à part lors d’un ou deux coups d’éclat, comme Barcelone où Remy termine 11ème, ou le Sachsenring avec Raul qui finit 12ème, ce qui correspond à un objectif raisonnable pour des rookies. On ne peut pas se réjouir de ces résultats et nier la réalité, mais si tu regardes le verre à moitié vide, tu constates qu’on est souvent en bas de la feuille des temps, et si tu le vois à moitié plein, tu constates qu’on est capables de rouler à moins d’une demi-seconde de Binder et Oliveira, les deux autres pilotes KTM de l’équipe officielle qui disposent du même matériel que nous. Il faut donc rester optimistes et continuer de travailler. »

Comment expliques-tu ces résultats ?

H.P : « Remy et Raul sont arrivés cette année en MotoGP en étant champion et vice-champion du monde Moto2, mais ils ont constaté que le pilotage d’une MotoGP est bien plus compliqué puisqu’il y a deux fois plus de puissance, des freins carbone, un boitier électronique bien plus élaboré, une gestion différente des pneus… En Moto2, tous les pilotes disposent de la même moto à quelques détails près, ce qui est loin d’être le cas ici. Moralement c’est difficile d’avoir été habitué à se battre pour la victoire à chaque course et se retrouver ensuite hors des points, à cravacher pour la 20ème place. Tu peux facilement tomber dans une spirale négative qui t’empêche d’être lucide. »

« La performance dépend de l’osmose entre le pilote et sa moto, et Fabio Quartararo en est la meilleure démonstration. Il est champion du monde en titre, en tête actuellement alors que les autres pilotes Yamaha sont souvent hors des points. C’est évidemment parce qu’il est un pilote exceptionnel, mais aussi parce qu’il sait tirer profit des avantages de sa moto sans se focaliser sur ses inconvénients. Si tu passes ton temps à ne voir que les problèmes, tu ne peux pas être performant. »

« Il est indispensable de travailler sans relâche avec son équipe, de s’impliquer intégralement en restant positif, en réfléchissant au meilleur moyen d’aller chercher quelques dixièmes. À ce niveau de l’élite, chaque détail compte, il ne faut rien négliger et être intégralement investi pour trouver l’indispensable alchimie pour être performant. Regarde Fabio, Rossi ou Marquez, ils sont décontractés, souriants et agréables mais ils sont aussi des bosseurs acharnés qui savent fédérer autour d’eux. C’est la clé de la réussite. »

Quels sont désormais les objectifs de la deuxième partie de saison ?
H.P : « Nous devons forcément progresser en essayant notamment de nous qualifier plus souvent en Q2 afin d’assurer une meilleure place sur la grille. Pour y parvenir, il faut mieux se préparer dans les premières séances d’essais en alignant plus de tours rapides. Là-encore, regarde Fabio : dès le vendredi matin, quand il entre en piste, il ne fait pas un tour à moins de 100 % quand nous, on se permet de faire des tours pour rien, à attendre une bonne roue pour faire un chrono ; ce n’est pas la bonne méthode. Quand tu fais 10 tours rapides et que la course en fait 25, il y a forcément un moment où tu vas rentrer dans une zone inconnue en course. Il ne faut faire que des tours utiles qui vont te servir pour la course. Bien sûr, c’est facile à dire quand tu es dans les stands ou devant ta télé, mais c’est le seul moyen d’y arriver et c’est ce que font les meilleurs. Je le dis d’autant plus aisément que nos pilotes ont montré qu’ils en étaient capables mais il faut qu’ils le fassent tout le temps, à chaque Grand Prix et à chaque séance. »

Et l’avenir ?
H.P : « Les contrats se traitent directement entre les pilotes et l’usine KTM mais, d’après ce que je sais, il y a peu de chances que Raul reste avec nous en 2023. Mais j’espère qu’il ne va pas baisser les bras avant la fin de l’année, car rouler sur une MotoGP est un privilège et c’est la meilleure façon de préparer son futur, peu importe la machine sur laquelle il roulera l’an prochain. Quant à Rémy, il fait partie des pilotes qui peuvent être encore chez nous mais il faut qu’il montre qu’il en a envie, qu’il veut s’impliquer dans le projet. La balle est dans son camp. Il suffit de voir ce que fait Binder sur sa KTM pour constater que c’est possible ! »

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