Portraits – GP Inside https://www.gp-inside.com Le MotoGP à toute vitesse ! Tue, 27 Apr 2021 07:07:14 +0000 fr-FR hourly 1 https://wordpress.org/?v=6.1.4 Fermín Aldeguer, le crack qui monte https://www.gp-inside.com/fermin-aldeguer-le-crack-qui-monte/ https://www.gp-inside.com/fermin-aldeguer-le-crack-qui-monte/#comments Tue, 27 Apr 2021 06:01:27 +0000 https://www.gp-inside.com/?p=79030 Fermín Aleguer participe ce week-end à son premier Grand Prix d’Espagne en MotoE. Champion d’Europe Superstock 600 sortant, actuel leader du CEV Moto2, le pilote de Murcie est l’un des nouveaux espoirs de la vitesse espagnole.

À seulement 16 ans, Fermín Aldeguer est le benjamin de la Coupe du monde MotoE 2021, qui débute ce week-end à Jerez de la Frontera. Mais ne vous fiez pas à l’âge ou à l’inexpérience. Son nom est encore inconnu au-delà des frontières espagnoles, mais la renommée ne devrait plus tarder à venir.

Passé, comme nombre de ses compatriotes, par les petites compétitions régionales et nationales d’Espagne, Fermín Aldeguer est arrivé en European Talent Cup (CEV) en 2018, à 13 ans. Première course avec la Honda NSF250R et premier podium à Estoril, d’entrée de jeu. Ça cause. Le pilote du Bester Capital Dubai Junior Team n’achève finalement que 4 des 11 manches de la saison, mais les résultats sont chaque fois au rendez-vous : 3e, 4e, 3e, 4e. Les choses se précisent en 2019 avec d’autres podiums, plus de régularité et cette fois la 3e place du championnat, à 2 petits points du second.

Fermín Aldeguer s’est accompli sur l’European Talent Cup mais ne poursuit pas en catégorie Moto3 ; lui passe directement en CEV Moto2, sur le championnat d’Europe, où il concourt dans la catégorie Superstock 600 avec l’équipe d’Héctor Faubel. Fin 2020, le voilà sacré champion d’Europe Superstock 600 (huit pilotes engagés) et surtout 10e au scratch du classement général, où sont également présents les pilotes Moto2.

L’Espagnol reste dans la catégorie mais prend cette fois place au guidon d’une Moto2, la Boscoscuro du Team Ciatti. Le décor a une fois encore été fois planté dès la première étape de la saison, à Estoril, le week-end dernier : qualifié en première ligne, il a remporté les deux manches du week-end devant son coéquipier Alonso Lopez, ex-pilote en mondial Moto3 et seul homme capable de le suivre.

Fermín Aldeguer s’affirme déjà comme l’homme à battre en CEV Moto2 cette année, et cela pourrait lui ouvrir d’autres portes. Son prédécesseur dans l’équipe, l’Italien Yari Montella, a gagné sa place en championnat du monde Moto2 grâce à son titre.

Il aura parallèlement d’autre occasion de se montrer en MotoE, catégorie électrique qu’il vient de rejoindre avec l’équipe Aspar. Le pilotage des prototypes a beau être particulier, Fermín Aldeguer s’y est rapidement adapté et s’est directement battu pour le top-5 lors des essais hivernaux. À confirmer dans quelques jours au Grand Prix d’Espagne. S’il poursuit sur cette dynamique, on ne devrait pas le voir très longtemps en MotoE.

Au fait : l’équipe Aspar roule aussi en championnat du monde Moto2, et avec des châssis Boscoscuro, marque utilisée par Fermín Aldeguer en CEV. Le chemin est déjà tracé.

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« En MotoGP, beaucoup de femmes travaillent dans l’ombre » https://www.gp-inside.com/en-motogp-beaucoup-de-femmes-travaillent-dans-lombre/ https://www.gp-inside.com/en-motogp-beaucoup-de-femmes-travaillent-dans-lombre/#comments Fri, 08 Jan 2021 20:04:13 +0000 https://www.gp-inside.com/?p=74040 La Dorna produit une série d’articles consacrée aux femmes du paddock. « Des articles dédiés à ces femmes qui se sont faites une place dans ce milieu, traditionnellement perçu comme en grande majorité masculin. Chaque 8 du mois, elles vous raconteront leur histoire, tout en vous faisant partager quelques anecdotes et leur avis sur les transformations observées ces dernières années au sein du paddock. »

GP-Inside soutient cette initiative et diffuse ces articles sans en toucher un mot. Voici celui consacré à Eva Wiggelendam, coordinatrice au sein du Repsol Honda Team.

L’histoire d’Eva Wiggelendam commence à Amsterdam en 1989, lorsque toute jeune elle cultive sa passion pour le sport et qu’elle choisit d’étudier les sciences politiques. Elle était de ceux qui rêvaient de changer le monde en travaillant pour des organisations internationales comme l’ONU. Mais alors qu’elle effectuait un stage dans un consulat hollandais à Barcelone, elle réalisait que le contexte diplomatique n’était pas le plus adapté pour elle. Elle avait au contraire besoin de dynamisme, qu’elle allait justement retrouver dans le sport. Depuis 2019, elle est la coordinatrice du team Repsol Honda, une des équipes les plus prestigieuse engagée en Championnat du Monde. Elle est au passage la seule femme de la structure à avoir couvert tous les Grands Prix et motogp.com vous la présente dans ce premier portrait #WomenInMotoGP de l’année.

« En 2009, alors que j’étais encore étudiante, une amie m’a contacté car une entreprise catalane cherchait une personne qui parlait à la fois néerlandais et espagnole pour travailler sur le merchandising en marge du TT Assen. J’ai pensé que ça pouvait être une expérience intéressante, raison pour laquelle j’ai accepté. La première fois où j’ai débarqué sur un circuit, j’ai été surprise par le nombre de personnes. Après ce GP, ils m’ont demandé si je souhaitais les accompagner sur une autre épreuve et une semaine plus tard, j’embarquais pour San Francisco », se souvient-elle. Durant quelques temps, Eva a ainsi continué de fréquenter les circuits, assignée à la vente de produits sur ces stands situés derrière les tribunes. Elle ignorait qu’elle serait plus tard amené à côtoyer ces pilotes de plus près…

« J’aimais beaucoup le mode de vie ‘à l’espagnole’, sa culture… Du coup, une fois diplômée j’ai entrepris de m’y installer. Je couvrais le football pour la Liga quand on m’a fait savoir que la Dorna avait un poste susceptible de m’intéresser », se raconte-t-elle. Eva délaissait de fait les stades pour retrouver les tracés, tout en étant cette fois accréditée, puisqu’elle rejoignait un ambitieux projet. « J’ai commencé à travailler quelques jours avant la toute première sélection de la British Talent Cup. C’est à ce moment précis que je me suis rendu compte à quel point la moto était un univers fascinant, avec son côté technique vaste et complexe », confie-t-elle.

Après la British Talent Cup, Eva se voyait offrir l’opportunité d’explorer davantage le paddock, en me chargeant du côté logistique des évènements. Je découvrais notamment le fonctionnement de la Direction de Course, quelles étaient les nécessités des différents parties impliquées sur un week-end. « C’était comme être sur un Grand Prix, mais en miniature, car il y avait moins de monde. Ça m’a permis de toucher à plein d’aspects différents », précise-t-elle. Satisfaite et fière, un nouveau défi était pourtant sur le point de se présenter à elle. « En officiant pour la Dorna, j’ai fait la connaissance d’Alberto Puig et un jour, voilà qui me demandait si je souhaitais devenir la coordinatrice du team Repsol Honda. Ce à quoi je répondais bien sûr favorablement […] Quand j’ai vu Marc gagner le titre en 2018, j’ai envoyé un message à Alberto pour le féliciter et en retour, je recevais un touchant sms dans lequel il me disait qu’ils compteraient bientôt sur ma contribution. J’ai compris l’ampleur de la tâche qui m’attendait. Mais étant moi-même animée par ce désir de compétition, j’ai de suite su que je m’y sentirais à l’aise », fait-elle remarquer.

En 2019, Eva intégrait donc la structure où le natif de Cervera allait signer son huitième sacre… « Le Grand Prix de Thaïlande fut décisif. Je ne m’occupais pas directement des célébrations, mais j’étais particulièrement attentive à ce qui se passait car je savais que le résultat risquait d’affecter notre programme. La tension était particulièrement intense ces jours-là. En essais, il régnait un grand silence, mais ça n’était franchement pas évident de conserver son calme », reconnaît-elle. Et le dimanche venu, Eva se retrouvait à organiser le voyage à Bangkok.

Le contexte fut tout autre en 2020, compte tenu de cette pandémie de Covid-19 ; une situation qui allait engendrer de nombreuses complications et son team n’y faisait pas exception. « Nous sommes 45 personnes et beaucoup de nos membres sont normalement basés au Japon. Ils ont donc atterri sur le continent européen mi-juillet et ils y sont restés jusqu’à novembre. Je gérais également leur séjour en dehors des manches », explique-t-elle.

Cette année, Eva fut l’unique femme à voyager sur tous les rendez-vous et bien qu’elle se sente bien au sein de la structure, elle ne serait pas contre une plus grande présence féminine. « Une grande majorité de nous travaille dans les secteur du marketing, de la communication, coordination… Bref des corps de métiers qu’on ne voit pas forcément à l’écran. Mais ça serait bien que certaines aient le courage d’infiltrer les box, de démonter et remonter une moto. Ça serait une source d’inspiration pour beaucoup de petites filles qui regardent les courses à la télévision », affirme-t-elle.

S’il y a encore peu de visages féminins qui analysent par exemple les données, Eva croit que cela vient surtout des stéréotypes enseignés et que ces derniers sont en l’occurrence en train d’évoluer. « Étant enfant, on leur donne davantage des poupées que des constructions. Pourtant elles seraient parfaitement capables d’assembler une moto », déclare-t-elle. De son côté, Eva s’attache à cette idée de changer le monde en jouant un rôle certes différent de celui qu’elle avait imaginé, mais qu’elle aimait. « Je pense que c’est important de tendre vers la parité hommes / femmes. Le groupe ne peut que mieux fonctionner. Bien évidemment, je serais fière d’être un exemple pour les autres filles, même si je pense que la profession de coordinatrice nous est déjà accessible. Seule, je ne peux pas transformer les mentalités mais je voudrais vraiment que certaines idées préconçues disparaissent », ajoute-t-elle.

Même si ses fonctions actuelles sont bien éloignées de ses aspirations d’enfants, il n’empêche qu’elle a su garder foi en ses convictions : « J’ai toujours voulu travailler dans une entreprise internationale et si à l’âge de 15 ans, on m’avait dit que je serais recrutée par une société japonaise et que je voyagerais à travers le monde, je n’y aurais jamais cru », admet-elle. Reconnaissante vis-à-vis de son parcours qui l’ont conduit au MotoGP, Eva est malgré tout consciente de la complexité à faire partie de ce milieu. « Je suis ravie de partager mon expérience à chaque fois qu’on me le demande car je sais à quel point ça peut être difficile d’incorporer ce monde, » témoigne-t-elle. Concernant le futur, Eva a en tout cas les idées assez claires… « Je voudrais voir plus de femmes dans le paddock et dans les tribunes, comme en 2019 : une année où nous avons été couronnés en présence des fans ! », conclut-elle.

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Hatsumi : « Accomplir ce qu’aucune japonaise n’a encore jamais fait » https://www.gp-inside.com/hatsumi-accomplir-ce-quaucune-japonaise-na-encore-jamais-fait/ https://www.gp-inside.com/hatsumi-accomplir-ce-quaucune-japonaise-na-encore-jamais-fait/#comments Wed, 08 Jul 2020 21:19:03 +0000 https://www.gp-inside.com/?p=64740 La Dorna a lancé une série d’articles consacrés aux femmes du paddock. Des articles « Des articles dédiés à ces femmes, qui se sont faites une place dans ce milieu, traditionnellement perçu comme en grande majorité masculin ». Chaque 8 du mois, elles raconteront sur motogp.com leur histoire et leurs anecdotes.

GP-Inside applaudit cette initiative, la soutient et diffuse ces articles sans en toucher un mot. Voici le cinquième, consacré à Hatsumi Tsukamoto, directrice des opérations marketing et communication du Team Suzuki Ecstar.

Hatsumi est née à Tokyo où, enfant, elle rêvait d’être hôtesse de l’air, avant de vouloir devenir traductrice de films à l’adolescence. Deux métiers très différents, mais avec un point commun : la connaissance et la maîtrise de la langue anglaise. Et c’est précisément cet amour pour l’anglais qui a permis à Hatsumi d’embarquer à bord de nombreux vols à destination des circuits du monde entier. Elle n’est pas devenue traductrice de films, car c’est elle qui a écrit le scénario et joué le rôle principal dans une histoire où vous allez découvrir une héroïne pleine de courage et à l’esprit visionnaire.

« Je travaillais comme interprète et traductrice pour une entreprise qui s’occupait de voyages », nous raconte Hatsumi. « Je travaillais alors pour la Formule 1 lorsque des collègues m’ont parlé de la possibilité de rejoindre le MotoGP. » Rejoindre le paddock a été une démarche inédite pour Hatsumi, qui avoue d’ailleurs préférer les voitures aux motos.

La première saison d’Hatsumi en championnat du monde MotoGP s’est déroulée en 1993, elle gérait alors les intérêts, les contrats et les relations des frères Aoki. « Quand je suis arrivée dans cet univers, il y avait peu de monde au Japon qui parlait bien l’anglais, alors j’ai commencé à aider les pilotes japonais. Je savais qu’il y avait beaucoup de talents japonais mais, en raison de la langue ou des difficultés à quitter l’île pour rejoindre l’Europe, ils n’avaient que peu de chances de se faire remarquer par les équipes occidentales », explique Hatsumi en retraçant son long parcours. Ayant conscience de ces limites pour beaucoup de ses compatriotes, Hatsumi est rapidement devenue une personnalité emblématique du paddock, pas seulement auprès des pilotes débutants, mais également aux côtés de noms déjà célèbres à l’époque comme Tetsuya Harada, Tadayuki Okada et Norifumi Abe.

Les pilotes japonais de l’époque étaient les grands héros de nombreux fans dans le monde entier, comme le souligne Hatsumi. « Je me souviens de Valentino Rossi quand il courait encore en championnat italien, on disait qu’il faisait de grandes choses, mais je le connaissais surtout parce qu’il était toujours sur le paddock. Un jour, il nous a demandé s’il pouvait venir au Japon pour voir où et comment vivaient ses idoles. La famille Aoki l’a accueilli et, pendant une semaine, nous lui avons montré autant de choses que possible à propos de notre pays », raconte Hatsumi, en partageant l’une de ses nombreuses anecdotes.

Ces premières années ont été un véritable défi pour Hatsumi qui était très attachée au fait de s’adapter et de découvrir les modes de vie et de pensée des européens. Elle avait également à coeur d’expliquer les nuances culturelles aux pilotes qu’elle accompagnait afin qu’ils puissent s’intégrer dans les équipes européennes. « Personne ne m’a appris comment faire ce travail, à vrai dire c’est moi qui l’ai inventé », dit-elle avec un sourire éloquent. « Au début j’avais énormément de pression car dans le Japon des années 90, nous ne savions pas grand chose au sujet des modes de vie européens. Aujourd’hui, je fais mon travail spontanément, presque avec insouciance et je l’apprécie énormément. »

Mais Hatsumi a aussi rencontré de nombreuses difficultés sur son chemin qu’elle préfère oublier. « En tant que femme japonaise, vous rencontrez beaucoup de limites, alors je me demande toujours ce que nous pouvons faire qui n’a pas encore été fait. Cette question m’a toujours motivée à dépasser mes limites. »

Au vu de son expérience, Suzuki a souhaité faire appel à Hatsumi en 2015, lors de son retour en MotoGP. « J’ai commencé à m’occuper de la communication et du marketing et je m’y suis consacrée de plus en plus. » Pendant les Grands Prix, elle s’occupe des sponsors, en veillant à leur faire vivre une expérience inoubliable : « Je gère la distribution des pass et les activités pour nos invités comme la visite du paddock, les invitations à déjeuner dans notre hospitality, les rencontres entre les invités et les pilotes, ainsi que la traduction des communiqués de presse officiels. Lorsque je suis chez moi, je planifie chaque détail en prévision du prochain Grand Prix. »

Arrivée dans le paddock il y a plus de vingt ans, Hatsumi a réussi à ouvrir une brèche dans une culture où les hommes ont une longueur d’avance sur les femmes et accueille avec un grand enthousiasme l’augmentation perpétuelle du nombre de femmes engagées sur le paddock dans différents rôles à responsabilités. « Je constate que les femmes travaillent toujours beaucoup plus que leurs collègues masculins et c’est ainsi qu’elles arrivent à occuper aujourd’hui des rôles qui, il y a quelques années encore, étaient exclusivement réservés aux hommes. Voir cette progression m’inspire. »

Enfin, si Hatsumi devait donner un conseil à toutes les femmes qui souhaitent travailler dans le monde de la course : « Etudie au moins deux langues étrangères. Fais ce que tu veux. Vis sans regrets, accepte tous les défis. Personnellement, je pense que j’ai suivi mon conseil au moins à 80% du temps. En tant que femme japonaise, je pense avoir toujours été très dynamique, mais j’avais parfois l’impression de devoir être un peu plus conservatrice, c’est ce sentiment qui me retenait les autres 20% du temps. »

Sandra Vilchez : « C’est un monde d’hommes, fais-toi respecter ! »

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Sandra Vilchez : « C’est un monde d’hommes, fais-toi respecter ! » https://www.gp-inside.com/sandra-vilchez-cest-un-monde-dhommes-fais-toi-respecter/ https://www.gp-inside.com/sandra-vilchez-cest-un-monde-dhommes-fais-toi-respecter/#comments Mon, 08 Jun 2020 21:56:54 +0000 https://www.gp-inside.com/?p=63722 La Dorna a lancé une série d’articles consacrés aux femmes du paddock. Des articles « Des articles dédiés à ces femmes, qui se sont faites une place dans ce milieu, traditionnellement perçu comme en grande majorité masculin ». Chaque 8 du mois, elles raconteront sur motogp.com leur histoire et leurs anecdotes.

GP-Inside applaudit cette initiative, la soutient et diffuse ces articles sans en toucher un mot. Voici le quatrième, consacré à Sandra Vilchez Lopez, coordinatrice chez Gresini Racing.

« Si j’aime les motos, c’est grâce à mon père. C’est un passionné de sports mécaniques, j’ai toujours suivi les compétitions avec lui, que ça soit sur deux ou quatre roues. » Sandra Vilchez Lopez, né à Gérone en 1987, a grandi entourée de motos, de scooters… et a très vite compris qu’elle exercerait dans cet univers, même si devenir coordinatrice du team Gresini fut tout sauf facile. « Si on m’avait demandé étant petite, ce que j’aurais aimé faire plus tard, je n’aurais pas su donner de métier spécifique. En revanche, je savais que je voulais travailler dans ce monde. »

Poussée par sa passion et par le désir de se faire une place au sein du paddock, Sandra commence à assister à quelques Grands Prix accompagnée d’amies, parmi lesquelles : Nuria Ovejero – désormais mariée à Alex Baldolini. « Ça nous permettait d’avoir des pass et une fois sur place, j’allais de camion en camion pour demander s’il recrutait du monde, jusqu’au jour où j’ai eu une réponse positive. » En 2008, Sandra obtenait ainsi un poste à l’hospitality du team Aspar : « Ce fut une énorme satisfaction que de décrocher ce job. Je voulais tellement intégrer le milieu que la nuit, il m’arrivait de ne pas en dormir. »

Enthousiaste, cette dernière s’empressait alors de communiquer la nouvelle à son père, qui la mettait tout de même en garde sur certains points : « Je suis un homme, alors je sais comment ils pensent. Si tu veux travailler dans ce milieu, il va falloir te faire respecter, car personne ne le fera pour toi. » Un conseil qu’elle a toujours bien garder en tête : « Vous êtes souvent l’unique femme au sein d’une équipe et vous vous retrouvez à voyager entourée d’hommes. Mais pour ma part, je n’ai jamais reçu le moindre commentaire déplacé. » Et puis en l’espace de 12 ans, Sandra a pu observer une certaine évolution dans le paddock : « Quand j’ai commencé, le peu de filles qu’il y avait travaillé aux hospitality. Désormais, il y en a de plus en plus dans la pitlane, que soit en tant que coordinatrice ou ingénieur. »

Par ailleurs, Sandra a toujours eu conscience des inconvénients du métier. « C’est vrai que ma famille et mes amis me manquent par moment, mais les technologies nous permettent de garder contact. À vrai dire, je me suis tellement battue pour en arriver là et aujourd’hui j’ai la chance de faire ce que j’aime le plus au monde ! »

Depuis 2018, Sandra occupe dorénavant un rôle clé pour une des plus grandes équipes : « Je m’occupe de réserver vols, voitures de location et hôtels pour tout l’intégralité du team. Sur le circuit, je m’assure ensuite que tout va bien et si un de mes collègues a besoin de quelque chose, je fais en sorte de lui fournir dans les plus brefs délais. » Être coordinatrice d’une structure engagée en Moto3, Moto2, MotoE, MotoGP et en CIV demande en fait un énorme investissement, avec souvent des journées à rallonge. « J’accueille nos invités et je les accompagne pour un tour. Du box au bord de piste en passant par le paddock : nous essayons de leur faire vivre une expérience en immersion complète, pour qu’ils voient à quoi ressemble un week-end de courses. »

Aujourd’hui, Sandra est devenue une référence, et pas seulement pour son team, mais pour toutes les femmes qui aimeraient tout comme elle, exercer au sein du paddock. Alors si elle aurait eu un conseil à se donner étant jeune ? « Je lui dirais de rester calme, parce que votre détermination finira par vous conduire où vous le souhaiter. Et vous éprouverez une grande satisfaction quand vous réussirez, car vous saurez que vous l’avez accompli, en ne comptant que sur vos propres efforts. »

Maria Herrera : « Les femmes sont là grâce à leurs compétences »

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Maria Herrera : « Les femmes sont là grâce à leurs compétences » https://www.gp-inside.com/maria-herrera-les-femmes-sont-la-grace-a-leurs-competences/ https://www.gp-inside.com/maria-herrera-les-femmes-sont-la-grace-a-leurs-competences/#comments Sun, 08 Mar 2020 11:38:56 +0000 https://www.gp-inside.com/?p=61412 La Dorna, organisatrice du championnat du monde de vitesse moto, lance en ce 8 mars, journée internationale des droits des femmes, une série d’articles consacrés aux femmes du paddock. « Des articles dédiés à ces femmes, qui se sont faites une place dans ce milieu, traditionnellement perçu comme en grande majorité masculin. Chaque 8 du mois, elles vous raconteront ainsi leur histoire, tout en vous faisant partager quelques anecdotes et leur avis sur les transformations observées ces dernières années au sein du paddock », peut-on lire sur MotoGP.com.

GP-Inside applaudit cette initiative, la soutient et diffusera ces articles sans en toucher un mot. Voici le premier, consacré à Maria Herrera.

Ce dimanche, c’est à Maria Herrera (Aspar Team) – unique femme engagée en Coupe du Monde FIM Enel MotoE – que revient l’honneur d’ouvrir le bal. Née en 1996, cette espagnole baigne à vrai dire dans la moto depuis sa plus tendre enfance, une passion que lui a transmis son père… et elle a de suite su qu’elle en ferait sa vocation !

« J’avais sept ans quand j’ai participé à mes premières courses. Ce qui m’animait le plus, c’était gagner. Alors j’ai travaillé dur pour que cette passion se transforme en un métier », confie-t-elle. Mais comme tout enfant de son âge, Maria devait aussi composer avec ses devoirs. « Ma mère a toujours été intransigeante sur ce point. Après l’entraînement, je devais me replonger dans mes cours et seulement après je pouvais jouer… »

La carrière de Maria Herrera a en fait véritablement débuté à l’âge de 12 ans. Ses parents l’accompagnaient alors sur chaque course à travers l’Espagne. « J’étais parfois obligée de manquer les cours du vendredi, se souvient-elle. Du coup, je les récupérais ultérieurement, souvent le samedi… Ces samedis où j’aurais pu me reposer chez moi, ben je me retrouvais à l’école, car je ne pouvais pas me permettre de faire abstraction du programme scolaire. » Maria en a raté des fêtes et autres sorties avec ses amis, mais c’est justement l’obstination dont elle aura fait preuve, qui lui aura permis de se faire repérer.

En 2013, Monlau Competition l’engageait ainsi en Championnat d’Espagne. « À 17 ans, j’ai déménagé à Barcelone pour me rapprocher de mon équipe », raconte l’Espagnole –prête à tout pour réaliser ses rêves, malgré ces 700 km qui la séparaient alors du domicile familial. « Après tout, mes parents, j’avais l’habitude de les voir sur les courses », rétorque-t-elle. Étudier le Catalan pour pouvoir aller à l’école, voir de temps en temps ses proches, aller à la salle de sport… Voilà à quoi ressemblait son quotidien. Mais la natif de Tolède avait parfaitement conscience que tous ces sacrifices étaient indispensables pour se donner la chance de rejoindre un jour l’élite de ce sport et c’est pour cette raison qu’elle n’a jamais renoncé. « Je reconnais que parfois c’est dur d’être sans cesse en déplacement, loin de ses amis et de sa famille… et puis tu réalises que tu fais aujourd’hui ce pour quoi tu as toujours combattu. » Une passion qu’elle vit aujourd’hui comme une vraie récompense.

Sept ans plus tard, Maria garde d’ailleurs un souvenir encore très ému de sa toute première wildcard en mondial, c’était au Grand Prix d’Aragón : « Partager la piste avec des pilotes comme Luis Salom, Sandro Cortese et Alex Rins, c’était juste incroyable pour moi. J’avais l’impression d’être sur un petit nuage ! »

Et l’Espagnole constate que ce milieu s’est progressivement féminisé, bien qu’elle reste l’unique femme engagée dans une catégorie sur la scène internationale. « Pendant très longtemps, j’ai été la seule fille, que ça soit en Championnat d’Espagne ou en mondial. Mais j’en vois de plus en plus au sein du paddock, tout particulièrement en charge de la coordination dans les équipes. »

Être une femme dans un monde d’hommes requiert parfois – au-delà de la détermination – un peu de patience cependant, car si certains se montrent plutôt attentionnés vis-à-vis de elles, d’autres ont au contraire un peu de mal à accepter la moindre directive. « Pourtant, combien d’entre elles exercent aujourd’hui le métier d’ingénieure ou de télémétrique ?! Et si elles en sont là, c’est grâce à leurs compétences, pas au fait qu’elles soient des femmes », insiste Maria Herrera, qui a elle-même vécu cette lutte. « Moi, je ne veux pas être là simplement parce que je suis une femme. Si j’ai ma place dans ce paddock, c’est parce que je le mérite. Sinon je me serais consacrée à autre chose », précise-t-elle.

Pour sa part, Maria Herrera vient ajouter une petite touche de féminité à la grille MotoE ; une aventure débutée en 2019, qui est née au départ de la curiosité. « Quand ils m’ont dit que l’Energica pesait près de 260 kg, sur le moment j’avoue m’être dit ‘mais comment vais-je pouvoir piloter une moto aussi lourde ?’. Mais en fait ça s’est avéré être une belle expérience et je pense que le public a pris autant de plaisir que nous à assister à ces courses. En Allemagne, pour la toute première épreuve, c’était vraiment bizarre sur la grille car il n’y avait aucun bruit. Je pouvais seulement ressentir les battements de mon cœur. Et puis la compétition a repris le dessus ! »

En 2020, Maria Herrera y évoluera de nouveau sous les couleurs du team Aspar. Premier rendez-vous le 3 mai en marge du Grand Prix Red Bull d’Espagne. Mais avant ça, trois journées de Test sont également prévues sur ce même tracé du 10 au 12 avril.

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